Texte à méditer :  Il est place pour tous au rendez-vous de la conquête.   Aimé Cesaire

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aime_cesaire.jpgDossiers d'Histoire - La Négritude selon Cesaire... - par Fred le 23/06/2007 - 00:25

Aimé Cesaire est le plus célèbre père fondateur de la Négritude, mais surtout le seul dépositaire encore vivant de ce grand courant littéraire et philosophique. Il va consacrer sa vie à valoriser la composante africaine de son identité et de sa culture. Erigé contre la colonisation, il donnera aussi un sens à l'émancipation de son peuple.




Aimé Fernand David Cesaire, est né le 26 Juin 1913, à Basse Pointe, en Martinique, dans une famille de six enfants, érudite mais plutôt pauvre. Dès son jeune âge, Aimé Cesaire bénéficie d'une instruction riche, aux lettres surtout, dans sa famille.

Cette instruction sera sûrement la clé qui lui ouvrira les portes du Lycée Victor Schoelcher, en Martinique, où il entre en tant que boursier. Cette expérience sera l'occasion pour lui de cotoyer, pour la première fois, Léon-Gontrand Damas.

Aimé Cesaire fera de brillantes études au Lycée Victor Schoelcher. Celles-ci lui permettront, en 1931, de partir à Paris, en Classe Préparatoire Littéraire, au Lycée Louis Le Grand, en plein coeur du Quartier Latin. Aimé Cesaire y rencontrera, très vite, Léopold Sédar Sengor, qu'il ne quittera plus et qui deviendra un de ses plus célèbres disciples d'écriture.


1. La Négritude dans la Pensée et dans la Littérature


Arrachés à leur environnement natif, Cesaire et Damas redécouvrent leur identité et, au contact des autres étudiants africains, ils prennent particulièrement conscience de l'importance de la composante Africaine de cette identité. C'est cette prise de conscience qui caractérisera les fondements de sa pensée et qui motivera, sa vie durant, son action politique et anti-colonialiste.

Dès septembre 1934, Cesaire fonde le journal L'Etudiant Noir, avec un collectif d'étudiants afro-caribéens tels que Guy Tirolien, Léon-Gontrand Damas, Léopold Sédar Sengor ou Birago Diop. Véritable manifeste pour leur mouvement intellectuel, c'est dans ce journal qu'apparaîtra le terme "Négritude" pour la première fois. C'est aussi dans ce journal que Aimé Cesaire fera ses première prises de position à l'encontre de la politique coloniale française et de la Colonisation en général.

C'est dans ce "réactivisme" face à l'oppression coloniale que la pensée de Aimé Cesaire va naître. Il dira lui même: « Je suis de la race de ceux qu’on opprime ». C'est aussi autour de cette idée que vont se poser les fondements de la "Négritude".

En 1935, l'année de son entrée à l'Ecole Normale Supérieure, Aimé Cesaire commence l'écriture de son Cahier d'un retour au pays natal. Cette oeuvre de poésie demeure la plus célèbre de l'auteur et explique aussi pourquoi on lui prête systématiquement le titre de poète, alors même qu'il est un dramaturge et un essayiste d'aussi grande envergure. Force est de reconnaître que ce recueil de poème donne une structure stylistique au courant littéraire qu'il a initié.

C'est en 1938 que Cesaire achève l'écriture de son Cahier d'un retour au pays natal. Au même moment, il achève aussi son mémoire de fin d'étude à l'ENS, qu'il consacre à l'étude du "Thème du Sud dans la littérature négro-américaine des USA”. Agrégé de Lettre, il retournera au pays natal l'année d'après, pour enseigner au Lycée Schoelcher, en Martinique, en même temps que sa femme, Suzanne Roussi.

L'oeuvre littéraire d'Aimé Cesaire sera aussi marqué par le Symbolisme, un courant littéraire mené, entre autres, par André Breton, un proche et grand admirateur de l'auteur.

Arrivé en Martinique, Cesaire fondera la Revue Tropique en 1941. Par le biais de cette revue, il s'élèvera contre une certaine stigmatisation de l'Antillais, associé à un cliché fataliste qui voudrait l'obliger à avoir de lui même l'image que veut bien lui donner le colonisateur et, le cantonner dans une certaine incapacité à assumer lui même son devenir. Ce thème de la pensée d'Aimé Cesaire, sous trames de réaction anti-colonialiste, constituera le second pilier de l'idéologie négritudiste, developper plus tard par d'anciens élèves de Cesaire, tels que Edouard Glissant, Daniel Maximin ou Frantz Fannon.


2. L'application politique de la pensée cesairienne


Contrairement à Léopold Sédar Sengor, Aimé Cesaire ne s'est jamais retrouvé à la tête de l'appareil de pouvoir de son pays, ni au niveau local, ni au niveau national. Il n'a occupé ni Secrétariat d'Etat, ni Ministère, ni Présidence Nationale ou Territoriale pendant son parcours politique. Il n'a jamais convoité ces fonctions non plus. Cet état de fait pèse beaucoup aujourd'hui sur son héritage politique qui demeure le plus riche dans les posséssions françaises d'Outremer et dans la Caraïbe.

Doyen des Maires de France jusqu'en 2001, à la tête de la Ville de Fort-de-France (Capitale de la Martinique), Aimé Cesaire n'a pas souhaité reconduire son mandat à cette date et s'est retiré du coeur de la vie politique. De même, il eu le record de longévité à l'Assemblée Nationale où il fut Député de la Martinique, de façon inintérrompue, de 1945 à 1993. Son action politique sur ces deux mandats constituent un socle idéologique solide qui définit à la fois, l'Histoire de l'Outremer Français au XXème siècle et l'émancipation des territoires concernés, assortie d'objectifs politiques, philosophiques, culturels et économiques précis, poursuivis aujourd'hui par toutes les sensibilités politiques locales.

Aimé Cesaire avait compris, depuis les années 1930, les véritables enjeux politiques de son pays. Sa première action politique, certainement la plus efficace, la plus visionnaire mais aussi la plus controversée dans son entourage, est son combat en faveur de la départementalisation pour la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion, qu'il obtient dès 1946 (mise en application en 1947).

L'idée avait déjà été débattu à la fin du XIXème siècle, mais l'entourage idéologique et politique de Cesaire y était fermement opposé, à quelques exceptions près, car on y voyait une néo-colonisation préjudiciable et contraire à la doctrine prônée. Cependant, Cesaire avait compris que l'obtention directe d'un statut autonome ou indépendant se ferait au prix d'un certain conflit de classes, basé autour d'une problématique raciale, qui se ferait au bénéfice exclusif des békés qui se distinguaient déjà par leur clientélisme et leur conservatisme. C'est la volonté d'une modernisation démocratique autour d'un véritable progrès économique et social populaire qui a motivé ce choix alternatif de Cesaire, au moment même où le Monde connaissait des changements radicaux sur la politique coloniale. L'Histoire n'a jamais cessé de corroborer l'excellence de ce choix marginal.

Mais Cesaire n'a jamais été un fataliste de la départementalisation. Dès 1956, en rupture totale avec les politiques communistes, dont il était un partisan idéologique jadis, Aimé Cesaire fonde le "Parti Progressiste Martiniquais", centré sur la question de l'Autonomie Territoriale sur laquelle il s'est lui-même essayé et, qui restera jusqu'à la fin du XXème siècle, le principal parti politique de l'Île.

A l'origine de nombreux débats, cette théorie d'évolution statutaire rencontre de nombreux échos favorables auprès de toutes les sensibilités politiques antillo-guyanaises, comme en témoigne d'ailleurs "La Déclaration de Basse-Terre" qui est, à ce jour, l'ébauche la plus formelle de cet aboutissement politique.

Par ailleurs, même si le PPM ne constitue plus la première force politique en Martinique, le Mouvement Indépendantiste Martiniquais qui occupe cette place à ce jour, s'est tant formé autour des théories césairiennes que Cesaire lui-même avoue que "d'une manière générale [il] respecte les décisions prises par le PPM", mené par Alfred Marie-Jeanne. Aujourd'hui, la plupart des discussions autour de l'évolution statutaire vers l'autonomie, déjà réussie par Saint-Martin et Saint-Barthélémy par exemple, se font autour des idées natives du PPM.

Sur le plan économique, Aimé Cesaire s'est montré favorable à une intervention énergique dans l'économie, mais à court terme, pour parer aux mutations rapides et urgentes de la société et de l'économie. La preuve à été faite lors de l'expansion brutale de la ville de Fort-de-France, après la Guerre, consécutivement aux changements des lois du marché et à l'affaissement du secteur primaire sucrier. Cet interventionnisme méthodique semble aussi servir de modèle aux partis d'obédience autonomiste tels que le MIM.

Enfin, l'autre action forte de la politique de Cesaire est celle qu'il a mené en faveur de la Culture. Cette politique culturelle, basée sur un organe fort, le SERMAC, s'est attaché à revaloriser les moeurs et les traditions musicales, littéraires, orales et artisanales natives de l'ïle, oeuvrant ainsi en faveur de l'émergeance d'une véritable identité martiniquaise. Cesaire à aussi restaurer le patrimoine jadis dénigré ou controversé de l'Île. Ce travail est particulièrement collossal lorsqu'on connaît la grande tradition de transmission orale des techniques et des langues dans les sociétés créoles caribéennes et plus particulièrement en Martinique. Là aussi, cette revalorisation du patrimoine et de l'Identité à trouver preneurs dans les îles voisines, en entraînant une véritable prise de conscience collective autour de ces questions.


En définitive, Cesaire se révèle être le plus grand intellectuel caribéen du XXème siècle. Son oeuvre ne se limite ni à la Pensée, ni à l'Art, mais s'étend dans presque tout les domaines qui définissent l'avenir d'un pays. De plus, il lègue à l'Humanité un témoignage exceptionnel du génie Noir et une litanie de prières pour exhorter chaque peuple à son émancipation propre.

damas.jpgDossiers d'Histoire - La Négritude selon Damas... - par Fred le 17/06/2007 - 11:27

Révoltés contre la colonisation qui aliéne les peuples de Progrès, d'Histoire et de Souvenraineté, Damas, Senghor et Cesaire poseront, avec la Négritude, les fondations intellectuelles de l'émancipation des peuples Noirs. Pour ce nouveau Dossier d'Histoire, voici un document extraordinaire, signé Jean-François Gonzalez, sur l'oeuvre et la vie de Léon-Gontrand Damas.




Un vent de liberté

Lorsque Léon-Gontran Damas naît à Cayenne le 28 mars 1912, du sang noir, blanc et indien coule dans ses veines. Envoyé en Martinique pour poursuivre ses études en 1924, il côtoie Aimé Césaire au Lycée Schoelcher de Fort-de-France.

En 1929, il débarque à Paris où il entame des études de russe, de japonais et d’ethnologie, tout en suivant des cours de lettres et de droit. Dans la capitale, il retrouve Césaire qu’il ne quittera plus et fait la connaissance du Sénégalais Léopold Sédar Senghor. De cette rencontre naît le trio fondateur de la Négritude, qui se trouve confronté aux chocs des cultures, à la discrimination raciale et à la recherche identitaire. Un vent de liberté souffle sur l’esprit de ces jeunes hommes révoltés par l’emprise du colonialisme.

L’écrivain engagé

A cette époque, Damas fréquente assidûment les rédactions engagées de La Revue du monde noir, de Légitime défense et d’Esprit, journal dans lequel il publie des poèmes. En 1935, il devient secrétaire de rédaction de la revue L’Etudiant noir.

Soutenu par les surréalistes (André Breton, Philippe Soupault, Louis Aragon...), Senghor, Césaire et Damas s’inspirent de leurs amis et s’insurgent contre l’art formaté de l’Occident. La première génération des écrivains de la Négritude revendique sa maîtrise de la langue du colon tout en laissant une large part à l’oralité et à la spontanéité de l’écriture. Le style des poèmes, souvent qualifié d’hybride, retrace l’appartenance à ces deux cultures.

La Négritude se définit explicitement comme la prise de conscience d’une identité opprimée qui appelle à la lutte, à la fierté d’un peuple jusqu’alors silencieux. Jean-Paul Sartre identifie d’ailleurs les destinataires des poèmes en ces termes : « Ces poèmes n’ont pas été écrits pour nous... C’est aux Noirs que ces Noirs s’adressent et c’est pour leur parler des Noirs ; leur poésie n’est ni satirique, ni imprécatoire ; c’est une prise de conscience. »

Pamphlet sur la situation coloniale

Des trois pères de la Négritude, Léon-Gontran Damas est le premier à rédiger un ouvrage inspiré des idées de leur mouvement : en 1937, avec Pigments, préfacé par son ami Robert Desnos, il stigmatise le pouvoir colonial et le racisme qu’il engendre. Pour lui, le racisme s’étend à toutes les formes de discriminations : ethniques, religieuses, linguistiques, sexuelles...

Un an plus tard, en 1938, il publie Retour de Guyane, un pamphlet sur la situation coloniale dans ce territoire. Ce thème est si férocement défendu par Damas que l’administration de la Guyane fait brûler un grand nombre d’exemplaires de ce texte jugé subversif pour l’époque. Peu de temps après, c’est au tour de Pigments de subir une censure rétroactive pour le motif suivant : « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat français ».

Revendication culturelle et lutte sociale

Dans ses écrits, Damas lie le plus souvent revendication culturelle et lutte sociale. Il dénonce le mode de vie du milieu bourgeois dont il est issu et tente de remonter aux sources de son identité. C’est pourquoi sa poésie se veut tour à tour violente, tendre et douloureuse. Avec Black Label, en 1956, il raconte les difficultés identitaires auxquelles il est confronté en tant que métis. Des recueils de poèmes, des contes guyanais, comme Veillées noires (1943), et des essais tels que Poèmes nègres sur des airs africains (1948), constituent la majeure partie de son oeuvre.

Durant sa carrière l’engagement littéraire demeure indissociable de ses revendications politiques. La guerre lui permet une fois de plus d’affirmer sa résistance physique et intellectuelle.

Le résistant

En 1939, Damas est mobilisé et participe au début de la guerre. Après sa démobilisation, il reste un fervent résistant et milite sur les ondes libres en lisant des contes guyanais. Ses amis le persuadent pourtant de mettre un terme à cette activité. Membre du Groupe d’études antiracistes de Paris, il est chargé de rédiger un rapport sur « La situation des hommes de couleur en France, de 1919 à 1940 ».

Antimilitariste et antifasciste, son militantisme prononcé aux côtés de Robert Desnos et de Marguerite Duras, entre autres, lui vaut des altercations avec la Gestapo. En 1945, il est récompensé de sa participation à la Résistance et reçoit la Médaille Commémorative 1939-1945.

L’homme politique

En 1946, aux côtés du député René Jadfard, il s’engage dans la campagne législative contre Gaston Monnerville, ardent défenseur de l’assimilation. Déterminés à combattre la départementalisation, ils fondent un parti politique : le Mouvement de la renaissance guyanaise. Cette année-là, Aimé Césaire, alors député de la Martinique, obtient le statut de département pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion.

Après l’accident qui coûte la vie à Jadfard en 1947, Léon-Gontran Damas est élu député de Guyane, fonction qu’il occupera jusqu’en 1951. A l’Assemblée nationale, il prend place sur les bancs de la SFIO.

De tous les voyages...

Sans cesse en mouvement, Damas est de tous les voyages. Aux Etats-Unis, en Amérique centrale, en Afrique et en Europe. Amateur de jazz, il multiplie les rencontres dans le milieu musical et se passionne pour le talent de Louis Armstrong. Il lui dédie le poème « Shine », texte inspiré par un héros solaire défiant les lois du marronnage. Intime de Robert Desnos, d’Aragon et d’André Breton, il nouera également des amitiés avec des écrivains noirs américains, comme Langston Hughes et Richard Wright.

Dans les années cinquante et soixante, ses conférences dans la Caraïbe et en Afrique équatoriale et occidentale l’amènent à intervenir sur différents thèmes, en qualité de fondateur du mouvement de la Négritude. En 1966, Damas est nommé délégué de la Société africaine de Culture à l’UNESCO.

Professeur permanent à l’Université noire d’Howard à Washington, à partir de 1974, il se pose comme médiateur entre la littérature anglophone et francophone. Léon-Gontran Damas meurt d’un cancer le 22 janvier 1978 à Washington. Ses cendres seront rapatriées six mois plus tard en Guyane, où il repose depuis. Son fidèle compagnon d’armes, Aimé Césaire, lui rendra un vibrant hommage en Martinique.

Oeuvres principales

Poésies
-  Pigments, 1937.
-  Poèmes nègres sur des airs africains, 1948.
-  Graffiti, Editions Gallimard, Paris, 1952.
-  Black Label, Editions Gallimard, Paris, 1956.
-  Névralgies, Editions Présence africaine, Paris, 1966.

Essais
-  Retour de Guyane, 1938
-  Poètes d’expression française, 1947

Contes
-  Veillées noires, contes nègres de Guyane, 1943

Ce document est extrait de Ce pays de Guyane à mon coeur accroché, un documentaire de Jean-François Gonzalez.

schloecher.jpgDossiers d'Histoire - Victor Schoelcher - Un Homme à part... - par Fred le 27/05/2007 - 11:07

Alors que la Martinique et la Guadeloupe commémorent, cette semaine même, l'arrivée du décret d'Abolition sur leurs territoires respectifs, on n'aurait pu trouver meilleure occasion de rendre hommage à Victor Schoelcher, principal acteur politique de cet acte humaniste, qui clôturera la plus longue période d'obscurantisme à laquelle le Monde, dit Civilisé, ait pris part.




Issu de la bourgeoisie alsacienne, Victor Schoelcher nacquit le 22 Juillet 1804, à Fessenheim, en Alsace.

Après de courtes études au Lycée Condorcet, à Paris, le jeune Victor Schoelcher cultive un intérêt affiché pour les milieux politiques républicains, tandis qu'il travaille à l'atelier familial de porcelaine de luxe. Il adhèrera d'ailleurs au mouvement politique "Ade toi le Ciel t'aidera" initié par François Guizot.

Dans le même temps, Victor Schoelcher va aussi s'initié à la franc-maçonnerie, tout en se rapprochant des milieux artistiques parisiens. Il va également prendre part à la jeunesse romantique auprès de figures tels que Victor Hugo, Alphonse de Lamartine ou George Sand.

Mais le père de Victor Schoelcher voit d'un très mauvais oeil, les activités de son fils qui lui apparaît comme un "désoeuvré". En 1930, il prend la décision de l'envoyer démarcher des milieux d'affaires en Amérique, espérant ainsi l'éloigner de ses intérêts parisiens. Ce voyage conduira le jeune Victor Schoelcher jusqu'à Cuba où il se révoltera contre la condition et l'exploitation des Esclaves.

Grisé par cette première expérience, dès son retour en France, Victor Schoelcher écrira un article dans la revue "Des Noirs", où il prendra une position claire et tranchée contre l'Esclavage. Il commence alors à participer à la rédaction de la plupart des journaux républicains de Paris. C'est aussi à ce moment qu'il se lance dans la rédaction et la publication d'un ensemble d'ouvrages en faveur de la cause abolitionniste. Parmis ces ouvrages, on peut citer, par exemple, De l'esclavage des Noirs et de la législation coloniale en 1833, Abolition de l'esclavage. Examen critique du préjugé contre la couleur des africains et des sang-mélés en 1840, Des colonies françaises. Abolition immédiate de l'esclavage en 1842 ou De la pétition des ouvriers pour l'abolition immédiate de l'esclavage en 1844.

Dès cette période, Victor Schoelcher ne cessera jamais de lutter contre l'Esclavage des Noirs. Nommé "Sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies" par François Arago, dans le Gouvernement Provisoire, après la Révolution de 1848, Victor Schoelcher s'emploiera totalement afin de faire Abolir l'Esclavage. Dès sa nommination, Victor Schoelcher fait signer un texte abolitionniste à l'ensemble du Gouvernement, qui sera publié le 05 Mars, au Moniteur.

Victor Schoelcher a donc la légitimité nécessaire pour former une Commission, dont il prendra la Présidence, et qui sera chargé de préparer la législation abolitionniste.

Le travail de Victor Schoelcher sera rapide et pragmatique. Dès le 27 avril 1848, le Décret d'Abolition de l'Esclavage dans les Colonies Françaises sera promulgué par le Gouvernement et appliqué immédiatement.

A la différence de la précédente législation, dâtant de 1794, une indemnité sera versée aux détenteurs d'Esclaves.

Défenseur des Droits de la Femme et engagé contre de la Peine de Mort, Victor Schoelcher sera proscrit pendant le Second Empire. Après le retour de la démocratie républicaine, il sera élu Député de la Martinique en 1871 et Sénateur à Vie dès 1875.

Victor Schoelcher mourra le 25 Décembre 1893, à  Houilles. Ses cendres seront transférer au Panthéon le 20 Mai 1949, avec celles de Felix Eboué. Et, dès 1888, la commune de Case-Navire en Martinique prendra le nom de Schoelcher.

delgres.jpgDossiers d'Histoire - Delgres d'apès J-C William - par Fred le 20/05/2007 - 12:33

A l'Aube de l'Année 1802, des événements sanglants se préparent. La France, redevenue esclavagiste, souhaite renvoyer des hommes libres dans les fers. Dans le combat qui va s'engager, en Guadeloupe, pour sauvegarder la Dignité, un homme va s'élever. Il s'appelle Louis Delgres. En voici un brillant portrait signé Jean-Claude William, comme second volet de nos "Dossiers d'Histoire".





Louis Delgrès : un métis dans l’armée française

Louis Delgrès voit le jour à St-Pierre en août 1766. Sa mère est martiniquaise (certains historiens disent qu’elle était blanche), son père aurait été fonctionnaire du Roi à Tobago. On en sait guère plus. Il est en tout cas considéré comme mulâtre. Militaire de carrière, maintes fois remarqué pour ses faits de guerre sur les champs de bataille durant les combats opposant Français républicains et Anglais royalistes dans la Caraïbe, Delgrès n’aura de cesse de lutter pour l’idéal égalitaire de la République, qu’il avait fait sien.

Delgrès est promu Colonel

En 1802, il est nommé colonel de l’armée française. Affecté à la protection de la Guadeloupe, il est chargé de la défendre des appétits des grandes puissances occidentales ennemies. Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, les temps changent, la République a cédé la place à Bonaparte, qui s’est fait proclamer Consul à vie.
Marié à Marie-Josèphe Rose Tasher de la Pagerie, veuve Beauharnais , plus couramment appelée Joséphine , fille d’un planteur installé en Martinique, il décide de rétablir l’esclavage, aboli depuis 1794, dans les colonies françaises.

Toussaint-Louverture inquiète Bonaparte

L’exemple de Toussaint Louverture, devenu leader charismatique des esclaves en révolte à Saint-Domingue, lui fait peur. Il craint de voir se propager dans toute la Caraïbe, ce vent de révolte qui gronde dans cette île occupée de longue date par la France et qui, séparée par l’Histoire, verra le pays divisé en deux pour faire naître plus tard Haïti. Toussaint Louverture vient d’y proclamer l’autonomie.
Pour Bonaparte, Saint-Domingue et son nouveau dirigeant doivent être matés. Il n’est pas question d’offrir, dans la Caraïbe, le spectacle d’une armée de noirs affranchis par eux-mêmes et de mulâtres acquis à la cause du progrès.

Lacrosse, Richepance et Leclerc : les bras armés de Bonaparte dans la Caraïbe

Sous le commandement de Leclerc, son beau frère, Bonaparte envoie une armée à Saint Domingue, afin de soumettre Toussaint Louverture en rétablisant l’ordre et dans le même temps l’Esclavage. L’objectif à atteindre est clair : frapper du sceau de l’infamie ceux qui avaient goûté aux germes de la Liberté et asservir de nouveau une main d’œuvre soumise, pour relancer l’économie locale avec un maximum de profits pour les colons français.

la Révolte de Louis Delgrès

Presque en même temps, Richepance est envoyé en Guadeloupe. le Colonel Delgrès, commandant à Basse Terre, convaincu du fait qu’il vient pour y rétablir l’Esclavage, va déserter l’armée française et organiser la résistance. Il a définitivement perdu toute confiance dans cette France qu’il avait, jusque là, servie avec dévouement et qui exige maintenant de ses militaires noirs et mulâtres, qu’ils remettent leurs armes aux autorités militaires françaises dès leur arrivée.

Son combat pour la Liberté

Tout comme Toussaint Louverture l’avait fait à Saint Domingue, il va donc devenir rebelle et prendre la tête d’un groupe d’hommes armés, bien décidés à lutter pour conserver cette liberté durement acquise, après quatre siècles de déportations et d’avilissements.

L’organisation de la résistance

Le matin du 6 mai 1802, les Guadeloupéens aperçoivent au large de leurs côtes une flotte forte de 14 navires, qui se dirige vers eux. Richepance est à leur tête. Décidé à résister, Louis Delgrès et son ami Joseph Ignace parviennent à convaincre, en quelques heures à peine, 200 hommes qui vont les rejoindre dans un combat, pourtant inégal, pour la défense de leur liberté. C’est avec ses compagnons d’armes que sont Palerme, Massoteau, Codou et Jacquet, ainsi qu’avec une foule de civils, qu’ils rallient Basse-Terre.

La proclamation du 10 mai

4 jours plus tard, Louis Delgrès publie une Déclaration, dans laquelle il annonce qu’il ne sera pas question de reddition face à la tyrannie. On y lit : « puisque le système d’une mort lente dans les cachots continue à être suivi. Eh bien ! Nous choisissons de mourir plus promptement. » Résolu, il dénonce aussi les sombres desseins de Bonaparte et de Richepance : « Il existe des hommes malheureusement trop puissants par leur éloignement de l’autorité dont ils émanent, qui ne veulent voir d’hommes noirs, ou tirant leur origine de cette couleur, que dans les fers de l’Esclavage ».

Les premiers combats

Le jour de la publication de cette Déclaration sans appel, les premiers combats s’engagent. 600 soldats de Richepance sont repoussés par les hommes de Louis Delgrès au morne Soldat, à Trois-Rivières.

L’engagement des femmes

Deux jours plus tard, les femmes Guadeloupéennes s’engagent à leur tour dans la bataille et infligent de lourdes pertes aux soldats français, qui ne sont pas portés par les mêmes convictions. Malgré cette opiniâtreté, à défendre une liberté déjà difficilement acquise, la loi du nombre aura rapidement raison des Guadeloupéens regroupés autour de Delgrès.

Le siège du Fort Saint Charles

Le 14 mai 1802, Richepance débute le siège du Fort Saint-Charles où Delgrès s’est retranché avec ses hommes. Après 10 jours de combats acharnés, Delgrès, Ignace et les autres officiers rebelles, à cours de munitions, quittent le fort avec le reste de leur troupe par la poterne du Gallion. Ils se regroupent alors en plusieurs bataillons distincts.
Ignace se déplace avec ses troupes près de Pointe-à-Pitre. Delgrès se retranche sur les hauteurs de la Basse-Terre, au Matouba, avec 300 combattants, en attendant l’arrivée des renforts qu’Ignace doit enmener. Mais il ne reverra jamais Ignace qui sera tué au morne Baimbridge avec 675 de ses compagnons et ses deux fils. Les survivants seront amenés à Fouillole pour y être fusillés.

Le refuge de Matouba

Louis Delgrès réfugié avec les 300 hommes qui lui restent sur les hauteurs du Matouba fait face à 1800 soldats de Richepance qui l’attaquent. Les Guadeloupéens résisteront malgré tout et parviendront, encore, à se déplacer jusqu’à l’Habitation Danglemont, à quelques kilomètres de là.

La mort plutôt que la réddition

Se sachant perdu, Delgrès propose au reste de ses combattants de s’en tenir à l’engagement pris quelques jours plus tôt et décide, en accord avec tous, de mourir plutôt que de se rendre ! Ils installent alors des barils de poudre autour d’eux et attendent l’arrivée des soldats français pour les faire exploser, afin d’en emporter encore quelques un avec eux dans la mort.

L’Esclavage rétabli

Le 16 juin 1802, Richepance publie un arrêté rétablissant l’Esclavage en Guadeloupe. On peut y lire : "Jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné, le titre de citoyen français ne sera porté dans l’étendue de cette colonie et dépendances que par les blancs. Aucun autre individu ne pourra prendre ce titre ni exercer les fonctions qui y sont attachées"

La poursuite d’une implacable répression

Richepance n’ayant pas résisté aux fièvres, meurt à son tour et c’est Lacrosse qui organisera la répression contre les derniers résistants. Il publie dans un arrêté du 29 Octobre 1802 " Vous penserez donc comme moi, Citoyen, que le supplice de la potence n’expiant pas assez le crime de ceux des assassins que la loi condamne à la peine de mort, ils doivent être rompus vifs et expirer sur la roue.....Les geôles de Pointe-à-Pitre et du Moule sont déjà encombrées : il faut les déblayer le plus tôt possible ".

Louis Delgrès : un symbole

A ce moment là, Delgrès, qui a choisi lui même sa manière de mourir, est en train de devenir un héros. Pour les Guadeloupéens, sa vie dans leur esprit commence. Aujourd’hui, Louis Delgrès reste l’un des symboles de la lutte pour la Liberté dans les îles françaises de la Caraïbe. Son nom s’affiche sur de nombreux bâtiments publics. Une statue à son effigie, située sur le boulevard des héros dans la commune des Abîmes en Guadeloupe, ainsi que le mémorial qui lui est dédié à Basse Terre, témoignent aussi de l’attachement et du respect profond que lui porte le peuple guadeloupéen. Le ministère français de l’Outre-mer lui a consacré une plaque apposée à l’intérieur de ses locaux.

solitude.gifDossiers d'Histoire - La Mulatresse Solitude - par Fred le 20/05/2007 - 06:20

Issue du viol d'une captive africaine, marron dès l'adolescence, Solitude mourra pendue, par ordre de la France Esclavagiste de Bonaparte, trente ans plus tard, au lendemain de son accouchement. Les événements qui l'ont conduit à cette condamnation horrible feront d'elle le symbole de l'identité Guadeloupéenne.



L'histoire de Solitude commence vers 1772 quand sa mère est violée par un marin sur le bateau qui l'emmenait aux Antilles.

Solitude sera très tôt initiée à la résistance puisque sa mère, avec qui elle vivra jusqu'à l'âge de 8 ans, s'enfuira de sa plantation dès les premiers moments qui ont suivis son arrivée sur l'île de la Guadeloupe.

Fille de Marrone, elle s'engagera dans la lutte contre l'esclavage dès l'adolescence. Ayant ainsi réaffirmée son identité de Marrone, elle prendra le nom de Solitude et continuera de combattre jusqu'à la première Abolition, en 1794.

A la première Abolition, elle assiste aux mouvements de foules incrédules dans la la fièvre de la Libération. Toutefois, elle ne peut se résigner à oublier les souffrances, les atrocités et les crimes auxquels elle a pu assister. Sa liberté acquise, elle préférera rejoindre une communauté de Nègres Marrons reclus dans les mornes.

Mais, lorsque Napoléon Bonaparte décide de rétablir l'Esclavage dans les colonies en 1802, elle va aussitôt rejoindre les "Chefs Rebelles" Paleme et Jacquet, auprès desquels elle résistera aux forces armées françaises de Richepanse, suite au cri de rallierment lancé le 10 mai, par Louis Delgres. Solitude est alors enceinte de 3 mois environ.

Son courage, sa combattivité et sa pugnacité seront particulièrement remarqués lors de la Bataille de Dolé qu'elle conduira à la tête d'une troupe de marrons.

Ayant rejoint les Résistants, Solitude combattra aux cotés de d'Ignace et de Delgres dont elle assistera à la chute. Après l'explosion suicide de Delgres, Solitude est retrouvée, bléssée, parmi les cadavres, avec une poignée de résistants.

Les Survivants seront exécutés aussitôt. Solitude, elle, ne sera pendue que 6 mois plus tard, car les colons avaient renoncé de sacrifier le futur esclave qu'elle portait. Le 19 Novembre 1802, Solitude sera exécutée par pendaison, au Grand Mat des Supplices, au cri de "Vivre Libre ou Mourrir".

La mémoire de Solitude marquera toutes les générations et sera immortalisée, en 1999, par l'élévation d'une grande statue à son éfigie, au carrefour de la Croix, sur le boulevard des Héros, aux Abymes.

La même année, la chanteuse Tanya Saint-Val l'immortalisera, en musique, dans une magnifique chanson éponyme.

A lire: La Mulâtresse Solitude, résistante guadeloupéenne - La Mulâtresse Solitude, Seuil (roman)

A écouter: Tanya Saint-Val - 1802

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